mardi 18 février 2014

Poste Stressante

Quelques jours plus tard, un autre cadre, Bruno P., se donne la mort – par pendaison – à Trégunc, dans le Finistère. Il laisse derrière lui une série de documents qui permettent de comprendre ce qui l’a poussé à cette extrémité. Dans une lettre d’explications, il écrit :


« Depuis trois ans, j’ai l’impression d’un acharnement, d’une volonté hiérarchique de m’acculer… À quoi ? Je considère que la hiérarchie de La Poste (à tous niveaux) est à l’origine de ma perte de repères, de la remise en cause de valeurs profondes sur lesquelles j’avais construit ma vie… Et que nous essayons de transmettre à nos enfants = le respect de l’autre (relation humaine), le respect de la parole donnée… Expliquer les faux pas, aider à ne pas les reproduire, accepter le droit à l’erreur, redonner une chance, faire confiance (à la base, tout en contrôlant, mais de manière “soft”, humaine), aider l’autre à s’épanouir, “à grandir” (à apprendre ? à tout âge ?). Bien sûr ma hiérarchie postale (tous niveaux) n’est pas la cause de la remise en cause de tous ces principes que j’avais faits miens et sur lesquels j’avais bâti ma vie, la vie de notre famille… Mais une chose en a entraîné une autre, et de remise en cause en remise en cause, de doute en doute… Enfin, ces responsables hiérarchiques, jusqu’au plus haut niveau, sont coupables, à mes yeux, d’avoir développé ou pire encore (?) laissé se développer des méthodes de gestion des hommes et des femmes de notre entreprise indignes (= ne respectant pas la dignité de l’autre) et ayant fait la preuve depuis bien longtemps dans d’autres pays ou d’autres entreprises (cf. France Télécom, par exemple) de leur inefficacité voire de leur dangerosité. »

Sébastien Fontenelle, dans Poste Stressante, extrait intégral à lire sur Les Mots Sont Importants